Mon groupe folklorique avait été engagé pour faire un defilé dans la matinée et quelques demonstrations de danse dans l'apres-midi.
Dans le cortege, outre les Pastourelles de Campan, defilaient une soixantaine de groupes, de la banda de pompiers au scenes de la vie d'autrefois en passant par une reproduction de "La Vache et le Prisonnier". C'etait folklo, à tous les sens du terme. Pres de trois heures de defilé, à avancer de trois pas avant de s'arreter un quart d'heure, sous un soleil eclatant et une temperature avoisinant les 36° C. Quand on est vetu de chemisettes en coton et de pantalon blanc ou transporté dans des voitures, ca va encore, mais quand il faut porter une chemise epaisse en lin, un pantalon en laine et une loure cape en bure, ca commence à etre difficile. Heureusement que nous avions la tete protegé par des berets ou des capulets. Et heureusement que, comme j'ai dit à ma cavaliere à un moment, nous sommes des hommes, des vrais, pas des tapettes. Ca l'a fait rire.
Apres le defilé, nous avons pris l'apero, nous nous sommes changés (un peu -> du costume d'hiver au costume d'eté), nous avons mangés (bien -> confit de canard, mousse de foie et tarte aux pommes) et nous avons dansé. En plein soleil. Six petits enchainements de danses, qui fatiguent quand même et surtout qui assoiffent. J'ai du boire trois litres d'eau dans la journée sans jamais aller pisser! Mon homme en a profité pour prendre quelques (rares) photos.

Comme je disais en introduction, St Girons, c'est un peu ... special. Je pense que si on va au marché hebdomadaire, on doit pouvoir trouver aussi facilement de l'herbe qui fait rire que du fromage de vache. Et je ne parle meme pas des habits, couvertures et autre tentures faits mains, avec franges et couleurs toutes plus "peace and love" les unes que les autres.
Ce qu'il y a de bien, c'est que cohabitent avec ces baba-cools des fermiers pyrénéens, de ceux qui savent traire une vache, arracher une racine de noyer à mains nues ou boire du vin en chantant des chansons paillardes jusqu'à 6 heures du matin, sans tomber. On est loin des mojitos Champagne-fraise ou des cosmopolitains servis par des minets epilés.
Et si on y rajoute les touristes citadins venus là on ne sait pourquoi, ca donne pas mal d'occasion de se moquer et pas mal d'occasion d'appeler les BDM. Si j'avais été au courant, j'aurais pu mettre assez d'amendes pour financer les brigades pendant des années.

Je repense en particulier à cette femme teleporté directement d'Ibiza avec son petit short blanc, ses chaussures à haut talons, ses lunettes noires, son bronzage et ses cuisses developpées. Tellement developpés que quand j'ai fait remarquer sa presence à ma mere et à Bill, la premiere m'a dit : "C'est une femme ca?" et Bill a rajouté :"C'est un trav, c'est pas possible!"

Je dois aussi evoquer cette gamine de 14-15 ans, en short noir moulant, avec un debardeur de la meme couleur qui se transforme en pseudo-mini-jupe blanche vers le bas. Ell portait dans ses bras un chien serpillere genre Shih Tzu ou Bichon maltais. Je la regardait s'eloigner quand ma cavaliere m'a demandé ce qui me fascinait ainsi.
- Je regardais la gamine habillé en petasse là-bas
- Je trouve que ca fait ridicule, pas petasse. Une petasse, c'est beau, normalement!

Ou alors, je pourrais vous parler de cette autre femme, sans aucun doute marié à un footballeur amateur, vetue elle aussi d'un tout petit short et arborant un haut quasiment invisible dans le dos. Ce qui lui permettait de montrer à tous le tatouage en forme de Tour Eiffel stylisé qui apparaissait juste au-dessus du coccyx. Je l'ai montré à la musicienne a coté de moi en lui faisant remarquer que la femme en question s'etait trompé et que normalement la fleche est dans l'autre sens.

Bien sur, je ne peux pas passer sous silence les remarques inspirés à mes parents par une grosse femme :
- Oh putain, la taille du tatouage sur la loche[1] de celle-là![2] Remarque, elle a la place. On pourrait y mettre les Dix Commandements.
- Ou un seul : Tu ne toucheras point!

Bref, une journée fatiguante, mais assez sympa. Surtout quand on prend en compte les muscles et les yeux bleus du vendeur de churros qui nous a servis. J'ai aussi pu revoir la derniere copine de mon frere. En 18 ans qu'on ne s'etait pas vu, on a eu un peu de mal à se reconnaitre. On a discuté un peu de nous, de nos familles, de nos boulots et j'en ai profité pour lui presenter mon homme.

[1] : Le sein [ndlr]
[2] : Mon pere peut etre tres fin quand il veut.