C'était en 2001. A l'époque, à défaut d'être toujours pur et innocent, j'étais encore vierge. (Je n'étais même pas officiellement homo, c'est vous dire.) C'était le 1 novembre 2001. J'avais passé la veille à l'Aposia, à l'occasion d'une soirée Halloween, en compagnie de quelques amis. Soirée tranquille, à danser et à boire des jus de fruits entouré de gens déguises en vampires et fantômes. Tout s'était bien passé, soirée bien sympa.
Par contre, le matin du 1er, j'avais été réveillé à l'aurore par une grosse douleur. Mais vraiment grosse. J'avais essayé de vaquer à mes occupations en attendant le réveil de mes invités, mais le mal m'empêchait de trop bouger. J'avais déjà vécu ça, mais à chaque fois, c'était passé au bout de quelques temps (une heure maximum). Là, ca ne passait pas. Lorsque la copine que hébergeait (et son mec) s'est réveillée, je l'ai ramené en voiture chez son frère, à l'autre bout de la ville. J'avais toujours mal. Je me suis un peu isolé aux toilettes pour vérifier quelque chose. Là, j'ai compris que ca devenait grave : j'avais enflé. Beaucoup enflé. J'ai rejoint mes amis et leur ai demandé l'adresse d'un docteur dans le quartier. Mon hôte m'a accompagné, laissant sa sœur et son copain à l'appart.
En chemin, il m'a redemandé ce que j'avais, vu que je n'avais pas osé répondre la première fois. Je lui ai donc expliqué : grosse douleur testiculaire, plus gros gonflement. Nous avons rejoint le cabinet du docteur. Cabinet forcement fermé un 1er Novembre. Vu que je continuais à souffrir, nous n'avons pas cherché un autre cabinet. Nous sommes repartis à l'appart et mon pote m'a emmené aux urgences du CHU Rangueil. Arrivé sur place, j'ai du expliquer à la réceptionniste mon problème. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile à expliquer à un(e) étranger(e).
Nous avons du attendre assez longtemps. Et c'est à partir de ce moment là que j'ai perdu la notion du temps. Je me suis retrouvé emmitouflé dans une couverture sur un brancard dans un couloir, pendant que mon pote faisait l'aller-retour à son appart pour rassurer sa sœur et me ramener un bouquin pour m'occuper. Je ne sais plus si c'est lui ou l'hôpital qui a appelé mes parents.
A partir de là et pendant plus de 12 heures, les choses sont un peu flous. Je me souviens d'avoir été déménagé de mon brancard vers un vrai lit dans une chambre des Urgences. Je me souviens d'avoir eu une échographie de mes bourses dans une salle en sous-sol. (Mais là, j'étais aussi sur un brancard, c'était peut-être avant la chambre.) Je me souviens d'une discussion avec une anesthésiste sur ce que j'avais mangé et bu avant d'arriver à l'hôpital et à quel moment de la journée. Je me souviens de son plaisir en apprenant que la dernière chose avalée était un jus d'orange, en boite de nuit la veille. Le tout entrecoupé de pertes régulières de connaissance dues entre autres à la douleur.
Et puis après un réveil dans une vraie chambre d'hôpital avec mes parents à coté. Et enfin les explications du médecin. Je me souviens du terme exact, vu que c'était peu commun : torsion de l'épididyme. Il parait que ca aurait pu être plus grave. Dans mon cas, le flux sanguin entre mon corps et le testicule était juste réduit. Dans certains cas, le flux est complètement interrompu, ce qui entraine rapidement une nécrose et la perte du testicule en question. Le chirurgien avait donc incisé le scrotum, vérifié la viabilité et la position de la chose et posé 4 points de fixation à l'intérieur du sac pour éviter que ca ne recommence. Idem sur le testicule gauche, tant qu'à y être. Et je n'ai plus jamais eu ce genre de problème.
Je suis resté quelques temps en observation à l'hôpital, mais pas tant que ça, en fait. Et le séjour s'était très bien passé. Plusieurs jours plus tard, j'ai pu enlever les points de suture et tout est redevenu comme avant (du moins, une fois que les poils ont eut repoussés). J'ai gardé avec moi le compte-rendu opératoire et pour que vous vous couchiez moins bête, je vous donne le nom de l'opération : Orchidopexie. Bilatérale, dans mon cas.
Ce billet fait suite à une discussion sur Twitter avec Newem. il devrait être rassuré en le lisant.
2 réactions
1 De Newem - 21/05/2010, 18:03
Ca donne mal pour toi quand même !
Merci pour l'article, depuis qu'un jour j'ai eu mal dans cette zone là je suis un peu flippé. Et de façon générale c'est intéressant pour tous les garçons de savoir que ça peut arriver et comment ça se passe ensuite ; on est content de savoir aussi que tout ton matériel est opérationnel :p
Et merci de m'avoir rassuré
2 De TarValanion - 25/05/2010, 20:20
Newem : Ca me fait plaisir qu'un billet te rassure. J'en ai discuté avec des amis, ca leur a appris des choses à eux aussi.