Cette image est partagée en trois parties : gauche, centre et droite. Chacune de ces parties est un extrait d'un drapeau existant. Et chaque drapeau représente une communauté avec laquelle je me sens des affinités.

A gauche, c'est facile, il s'agit du drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBT. Forcement, c'est une des caractéristiques qui me définissent le plus. C'est ce que je suis en ce moment, c'est, entre autres, ce qui fait que je suis là où je suis en ce moment. Je me reconnais vraiment dans ce drapeau. Pour moi, il symbolise non seulement la communauté, mais aussi le fait qu'elle est composée de plusieurs types de personnes. (Même si dans les faits, les homos sont presque plus intolérant entre eux que les heteros envers les homos.)

A droite, c'est le drapeau de la communauté autonome d'Aragon. Les ancêtres de mon père sont originaires de cette région, et même si je ne me sens pas trop d'affinités avec l'Espagne, j'aime bien certains endroits de l'Aragon. J'y suis allé souvent quand j'étais plus jeune, et il y a des coins qui m'ont assez plu pour que j'y amène Bill à l'occasion. En plus, j'arrive à me débrouiller assez en espagnol pour demander une place de camping et un repas dans un restaurant.

Et enfin, au centre, la croix occitane. Pour moi, ce n'est pas la croix de Toulouse. Pour moi, c'est le symbole de toute l'Occitanie, cette région qui va du Val d'Aoste à la cote landaise et des Pyrénées au Limousin. C'est certes Toulouse et son comté, mais pas uniquement. C'est aussi l'Aquitaine, le Massif Central et la Provence. C'est la montagne, la plaine et la mer. C'est l'humidité de l'océan et la sécheresse de la garrigue. C'est le son des cornemuses landaises et des galoubet provençaux. C'est la nuit qui tombe sur la montagne pendant que les familles de retrouvent autour du feu. C'est le bruit des cigales sous le soleil. Et tellement d'autres choses.
Et puis le dessin en lui-même me plait. Un mélange de croix et de cercle. Du 4 qui devient du 12. Du sang et de l'or. En plus du fond, j'aime beaucoup la forme de ce symbole.

Ceci dit, ce n'est pas parce que je rends à sa croix à l'Occitanie que je n'aime pas Toulouse. Bien au contraire, cette ville me plait beaucoup. D'ailleurs, j'y suis revenu dès que j'ai pu, n'hésitant pas à "arracher mon homme à sa famille et à ses amis". J'aime beaucoup Toulouse. J'aime beaucoup l'architecture, les petites rues du centre, les parcs et jardins, les bords de Garonne. J'aime beaucoup la vie toulousaine, les manifestations culturelles, les soirées étudiantes, les magasins divers et variés. J'aime le climat, ce subtil équilibre entre la chaleur du sud et l'humidité de l'océan qui fait que Toulouse est une ville chaude mais verte.

J'aime Toulouse. Mais je ne me sens pas fier d'être toulousain. Déjà, est-ce que je suis toulousain? Officiellement oui, j'habite dans les limites de la ville. Mais de cœur? Pas vraiment. Je ne me sens appartenant à un endroit en particulier. Je ne suis pas toulousain, je ne suis pas campanois, je ne suis pas vraiment occitan. S'il y a une culture qui m'attire plus qu'une autre, c'est la culture celte. Mais je ne suis pas celte. Je suis éventuellement européen. Mais surtout, je suis humain.
Quant à la fierté, je ne comprends pas trop. Si Toulouse est la ville qu'elle est, je n'y ai pas grand chose à voir. Ce n'est pas moi qui ai dessiné les plans de la ville de ses rues et de ses parcs. Ce n'est pas moi qui suis à l'origine des manifestations culturelles et je ne les organise pas non plus. Et ce n'est pas de mon fait si le climat y est si agréable. Je suis content d'habiter Toulouse. Mais je ne suis pas "fier d'être toulousain".