Déjà, comme la plupart des manifestants, j'étais là pour essayer de sauver nos emplois. Quand j'entends parler de sociétés (d'origine) françaises qui se permettent de licencier/délocaliser alors qu'elles sont largement bénéficiaires, ça m'énerve. D'autant plus que je vis exactement ça en ce moment et que ça me stresse un poil.

Je suis aussi allé marcher pour tenter d'améliorer notre pouvoir d'achat. Là, je suis un peu moins concerné. J'arrive encore à vivre sans faire trop attention à ce que je consomme et en me faisant plaisir au moins une fois par mois, mais je me rends compte que petit à petit, les petits plaisirs et les petits à-coté sympas diminuent. Le pire c'est que tous les ages sont concernés par cette question de pouvoir d'achat. Il y avait des étudiants, des jeunes qui commençaient à peine leur vie active, des employés depuis plus de 20 ans et même des retraités.

Mais j'avais d'autres raisons.

Pour moi, une telle journée d'action, c'est aussi et surtout une désapprobation du pouvoir en place. Pour moi, aller manifester jeudi dernier, c'était surtout aller montrer mon désaccord avec la politique de ceux qui nous gouvernent. Alors, on va me dire que ils ont été élus et qu'il faut respecter la démocratie et la voix de la majorité. Certes. Mais ça ne m'empêche pas de m'exprimer sur ce qui m'énerve. Ni de protester quand je pense qu'il est possible de faire mieux.

Mais surtout, je suis quelqu'un de positif de nature. Ma principale motivation pour une manifestation, c'est le soutien à une cause. Principalement, je ne manifeste pas "contre", je manifeste "avec". Dans l'absolu, ça revient au même. Mais quelque part, je me dis que si on partait tous sur une approche positive, ça se passerait un peu mieux.

Le principal problème que j'ai avec cette manif a été parfaitement illustré par Martin Vidberg dans son blog d'actualité avec ce petit dessin. C'est là qu'on voit que notre président ment. La vérité, ce n'est pas "Désormais, en France, quand il y a une grève, plus personne ne s'en aperçoit." La vérité, c'est "Désormais, en France, quand il y a une grève, nous n'en ferons plus aucun cas." Et ça me gêne. Quelque part, un gouvernement se doit d'être à l'écoute de son peuple, et pas uniquement via les élus. Mais bon, on sait que notre dirigeant préfère écouter sa propre voix ou celles qui lui disent qu'il a raison.

Ceci dit, cette manif était sympa. Un peu longue, mais bien sympa. J'y ai trouve quelques amis, encore plus de gens de mon travail. J'ai pris des photos qui me plaisent (à voir sur mon flickr). En plus, il faisait un temps magnifique et puis il n'y a eu aucun problème. Le seul truc qui me chiffonne sur l'organisation de la manif de Toulouse, c'est les CRS. Pas les CRS eux-mêmes, bien sûr, juste leur façon d'être ce jour là. Quand je suis arrivé en ville, j'ai vu 3 fourgons. Je ne me suis pas inquiété, pour une manifestation générale, c'est normal. Pendant la marche elle-même, j'ai vu la police municipale, principalement aux carrefours et intersections, pour empêcher les manifestants de s'égarer ou les autres personnes de se retrouver coincé. Ça se passait bien. Pas de CRS en vue. Et c'était tout aussi bien vu que l'ambiance était sympa. Petite marche tranquille, slogans, chants, pancartes, rien de violent. Les CRS, je les ai vus après. A la fin de la marche. Tous en groupe à un seul endroit. Pas devant la mairie, pas à proximité du conseil général, ni du conseil régional. Pas vraiment sur le parcours de la marche. Non le seul endroit protégé par l'escouade de CRS, c'était le siège toulousain de l'UMP. La dernière fois, c'était pareil. Belle preuve de mégalomanie, je trouve. Et de paranoïa aussi. Parce que il faut savoir que le siège en question est à l'étage d'un bâtiment. Il est discret. Pas de drapeau, pas de logo affiché. A peine une plaque contre la porte d'entrée. Et la porte est sécurisée, on n'y entre pas comme ça. Mails il fallait quand même une trentaine (j'ai compté) de CRS avec casques et boucliers pour être sûr... Megalo et parano, je vous dis!

Je profite de l'écriture de ce billet pour vous livrer une petite discussion que j'ai eu avec une amie (qui ne m'en voudra pas, j'espere).

Elle : J'ai fait grève ce coup-ci et j'ai manifesté :)
Moi : héhé! C'etait bien? Manif où? à Besak?
Elle : Besac oui. je me suis posée aux milieu des étudiants. niveau ambiance, c'était les meilleurs :)
Moi : à toulouse, les etudiants, c'est les meilleurs niveau beauté du paysage :D
Elle : roooo
Moi : quoi? 0:)
Elle : tu perds pas le nord ^^ Bill est venu avec toi ?
Moi : lol, tu veux rire?!?!?
Elle : on ne sait jamais....
Moi : il bossait jeudi. mais il serait pas venu
Elle : tu sais que je t'admire de réussir à dépasser vos divergences de point de vue
Moi : notre vie quotidienne est rarement concernée par la politique. Je le laisse regarder le JT de TF1, mais je mets un veto à Julien Courbet. quand il regarde les interviews de notre presinain, je fuis. Et puis voila
Elle : ah mais rien que de le savoir, ça m'énerverait.... je dois être un poil intolérante
Moi : il a le droit de penser ce qu'il veut. De temps en temps, on discute et je lui montre les problemes amené par notre gouvernement mais je cherche pas à le faire changer de force ;)
Elle : c'est ça qui est admirable :)