Premier coup, pendant le repas. Reportage sur France3 à propos du nouveau centre penitencier pour mineur de Lavaur. On voit la jeune et jolie Garde des sceaux lors de l'inauguration suivie par une gardienne annonçant que dans ce centre, l'accent sera mis sur l'education. Les jeunes de moins de 16 ans auront obligatoirement 20heures d'education par semaine et pour ceux entre 16 et 18 ans, ces heures seront tres fortement conseillés. Vous me connaissez, l'education et l'enseignement sont mes grandes batailles et j'etais tranquillement sur mon petit nuage, en train de me dire que c'etait tres bien, lorsque j'entends en face de moi un "Pf!". La chute est douloureuse.
M : "Quoi?"
L : "N'importe quoi?"
M : "Comment ca, n'importe quoi?"
L : "Cette histoire d'education, c'est pas la peine, c'est de la perte de temps."
Là, je suis tellement choqué, tellement enervé que je ne sais plus quoi dire. Je partirai bien dans une envolée lyrique et enflammée sur l'importance de l'education et du savoir, mais je ne trouve pas mes mots. Je suis obligé de me rabattre sur un "Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse d'eux?". Et comme reponse, je reçois un regard qui se veut coquin accompagné d'un sourire grivois. Là, j'abandonne. Je sens qu'il ne fait plus ca seulement pour exprimer ses idées mais aussi pour m'enerver.

Deuxieme coup, cinq minutes plus tard. Reportage sur les greves à la SNCF (entre ce reportage et celui d'avant,  on se croirait presque sur TFHaine, tiens). Là, c'est clair, mon homme chercher à me mettre en colere. Il me regarde avec un grand sourire et me dit : "C'est vrai, la greve, ca devrait etre interdit, ca prend les utilisateurs en otage." Je lui dis d'arreter, je me sens bouillir, je risque de craquer bientot.

Troisieme etape, je suis tranquillement au lit, le portable sur les genoux. Je viens d'essayer d'appeler chez mes parents, sans succés. Bill apres avoir fini ce qu'il avait à faire, me rejoint dans la chambre et commence à se deshabiller.
L : "Tu as appelé tes parents?"
M : "Oui, ca ne repond pas."
L : "Ils ont vu que c'etait toi, ils ont pas voulu te repondre."
Là, ca ne m'enerve pas, ca me fait mal. Comment peut on dire et surtout penser une telle chose?? J'ai deja assez de problemes relationnels avec mes parents sans envisager ce genre d'actions.

Enfin, ce matin. Bill ne travaille pas ce matin, je me leve en premier, je le laisse dormir. Je vaque à mes occupations et alors que j'effectue la mise à jour de firefox sur son ordi, j'entends l'ouverture de la porte de la chambre. Peu de temps apres, el voici qui me rejoint. Je l'invite à se poser sur mes genoux et le prends dans mes bras. Je lui demande s'il a bien dormi. J'ai droit à un petit haussement d'epaules comme seule reponse. Trente secondes plus tard, il se leve et va se faire un café. La premiere chose qu'il me dit, en chemin, c'est "Faudra que tu ranges ton sac, là. Et tes chaussures aussi. Et les cachets sur le meuble de la cuisine!" Excedé, je lui fais remarquer que tout ca va partir avec moi dans les dix minutes qui suivent et que je ne vais pas ranger un objet pour aller le reprendre à ce moment là. J'essaye le sarcasme en faisant remarquer que poser mon portable sur la table c'est vraiment affreux et heureusement qu'il n'y avait personne pour voir ca, je ne m'en serais pas remis. Mais bon, il parait qu'il me connait et d'apres lui, s'il n'y a pas quelqu'un derriere moi pour me demander de ranger toutes les dix secondes, ca va devenir de pire en pire et on ne pourra bientot plus marcher nulle part. Je laisse couler.
Je vais pour mettre mes chaussures et me rend compte qu'il me reste assez de temps pour y mettre un coup de cirage. Je vais chercher une eponge à chaussure et le cirage. Je pose la bouteille de cirage sur le carrelage et je commence à nettoyer sans cirer. Malheur!! Que n'allais-je pas faire?? Me mettre au dessus du tapis avant de nettoyer mes chaussures? Mais c'est la fin du monde!! D'ailleurs mon homme ne se gene pas pour me le faire remarquer
L : "Oh, pas au dessus de mon tapis!! Tu vas faire une tache! Tu vas sur le balcon ou ailleurs pour faire ca!"
M, une chaussure à la main, l'eponge à l'autre : "Je suis en train de faire quoi là?"
L : "Tu vas cirer tes chaussures au dessus de mon tapis!"
M : "Je suis en train de faire quoi?? Est-ce que tu me vois avec du cirage à la main? Je l'ai posé à coté expres. Depusi le temps que tu me le dis, je sais que je n'ai le droit de rien faire au dessus de ton tapis."
L : "Ouais, n'empeche que tu as fait une tache sur la moquette du bureau, la derniere fois."
M : "Oui sur la moquette, pas sur le tapis. Et je sais depuis que ce cirage coule."
Mais non, il reste bloqué sur le tapis. Je continue de nettoyer mes chaussures, puis je sors sur le balcon pour les cirer, ce qui etait prevu depuis le debut. J'ai bien fait d'ailleurs puisque la bouteille du cirage est de la meme famille que celle de ketchup : Ya rien qui sort, tu appuies plus fort, toujours rien, tu appuies encore plus fort, ca vient pas, tu appuies comme un malade et là, ya tout qui sort et qui degouline sur toute la chaussure ainsi que sur le sol en dessous. Apres ca, je range mes petites affaires, je me chausse et avant de partir, j'essaie de discuter avec mon homme sur le bonheur douteux de n'entendre rien d'autre le matin que des reproches. Il me mendie un baiser que je lui refuse, enragé que je suis par tout ca. La discussion ne mene à rien, je ne pense pas avoir reussi à faire passer ce que je ressents. Je me dirige vers la porte, lui dit au revoir et lui souhaite de bien s'amuser ce WE (nous ne nous voyons pas avant dimanche soir). Il regarde dans ma direction et repere tout de suite quelque chose qui doit le faire souffrir à mort puisqe, malgré notre echange precedent, il ne peut s'empecher de me faire remarquer : "L'iPod, là, tu vas le laisser branché longtemps?"
M : "Je viens de le brancher!!! Au revoir!"
Il a le culot de me redemander un baiser avant mon depart. Je lui refuse encore disant que "là, c'est trop" et je m'en vais.

J'en ai encore le palpitant à fond...

Je sais que je suis bordelique et que j'ai tendance à m'etaler un peu partout. J'ai pourtant l'impression de passer mon temps à faire attention et à ranger mes affaires au fur et à mesure, au moins dans la piece à vivre. Apparemment, ca n'est pas assez. Et encore, j'ai eu de la chance ce matin, j'ai pu ranger avant qu'il ne l'aperçoive le bouquin que j'avais posé sur son bureau pour le prendre dans mes bras (mon homme, pas le bouquin).

C'est quoi le plus dur à vivre : un bordelique extreme je-m'en-foutiste ou un paranoïaque maniaque du rangement?