Début octobre, je me suis porté volontaire pour participer au chantier d'amélioration de la base de connaissance de mon domaine, en parallèle de mon travail de support. Trois jours après le début, on me disait d'abandonner la base de connaissance pour ne faire que du support, étant donné qu'on n'avait pas atteint les objectifs attendus sur le mois. "La prod, la prod, la prod" nous a-t-on dit. Je n'ai eu l'autorisation de gérer la base de connaissance que fin décembre.

Entretemps, on nous a parlé d'offshorisation et du transfert de certaines tâches au Maroc. Avec la possibilité pour certains d'entre nous de partir sur place former nos collègues marocains. Là encore, je me suis porté volontaire. Le fait de former des gens m'intéresse, passer l'hiver dans un pays plus chaud m'intéressait aussi, ça pouvait être un ajout intéressant sur mon CV, et la prime pouvait être intéressante. Et comme m'a dit un ami : "Former les gens qui vont te prendre ton boulot, c'est bon pour le karma". Mais cette fois, c'est un collègue à moi qui a été choisi pour y aller. (Mon chef m'a dit un mois après la fin de ce chantier que ce n’était pas une question de compétences, mais plutôt de culture; le collègue en question étant musulman d'origine maghrébine. Je peux l'entendre.) Mon chef m'a appris cette non-sélection au détour d'un bureau, à l'oral, sans communication officielle, le 23 décembre.
En décembre, au cours d'une des rares réunions impliquant tous les employés, un collègue a demandé aux grands chefs comment allait se passer la réduction du nombre d'employés français pour contrebalancer l'arrivée des marocains. Il lui a été répondu que tout allait bien se passer, que certains démissionnaient, que d'autres avaient accepté des nouvelles missions et qu'on verrait pour le reste. Aucun licenciement, aucune brutalité. Miel, douceur, toussa, toussa.

Mon cul, oui.
Le 20 février, mon chef vient me voir et me demande de le suivre dans une salle pour une discussion. Là, il me dit "Je te sors du projet à la fin du mois." et il m'explique que je ne suis pas assez productif et que je passe trop de temps sur internet. Bien, bien. Le lendemain, entretien de fin de mission. Compétences et connaissances validées, objectifs atteints, sauf celui sur la productivité. Je suis donc débauché de mon poste au 28 février, une semaine plus tard. C'est un peu court et c'est assez brutal. Je profite de l'entretien pour mettre 2 tirs à mon futur ex-chef, un sur son absence totale de réponse à mes mails, un sur la non publication de plannings.
Vous avez l'explication de mon chef sur mon débauchage. Mon collègue V. me dit qu'une autre collègue m'a complètement descendu auprès des chefs, annonçant à qui voulait l'entendre que je ne foutais rien. (Ce qui est hypocrite venant de cette fille. Bref.) Mon collègue M. y voit plutôt un moyen de diminuer les effectifs français et donc les couts. J'y vois un mélange des trois.
Le 21/02, les papiers officiels sont signés pour me sortir du poste où je travaille. Mais je ne sais pas où je vais aller et je suis toujours employé par l'entreprise. J'attends donc. Mon chef se casse les 3 jours suivant au Maroc pour faire passer les entretiens de début de mission aux marocains. On ne le reverra que le vendredi 28, mon dernier jour de travail. Ce jour là; il fait son boulot habituel : assister à des réunions. Puis en milieu d'après-midi, il vient me voir et me demande innocemment : "alors tu as des nouvelles sur ton futur?" Je lui réponds : "Ben non, c'est toi le chef et personne d'autre n'est venu me voir." "Ah ben, je ne sais rien non plus." Me dit-il avant de partir.

Vendredi 15h30, je suis en week-end une heure plus tard et personne n'est capable de me dire quel sera mon travail ou mes horaires de lundi.

En fait, je vais rester 3 semaines de plus assis au même bureau. Ce qui me permet de voir que personne n'a été embauché pour me remplacer. Je ne travaillais pas assez, mais apparemment, c'était encore trop. On me donne un travail à faire : amélioration de la base de connaissance de mon domaine. Oui, la même que je n'avais pas eu le droit de toucher à l'automne. Et là, j'ai le droit. On me l'a même demandé par écrit. Cette fois-ci, je prends mon temps. Je n'ai pas de délai et je n'ai plus aucune motivation.

Surtout que je vois d'autres évènements : mon collègue qui a démissionné et dont la date de départ est le 02 avril n'est pas remplacé. Et mon voisin de bureau sort de la mission au 28 mars et n'est pas remplacé non plus. On commence à voir un motif se répéter, non?

Et puis, le vendredi 21 mars, une demande de réunion d'une femme que je ne connais pas. Pour me parler d'une nouvelle mission. Haha. La fin de l'incertitude? On verra…