C'était assez intéressant, j'ai appris pas mal de choses. Mais il y a 2 concepts avec lesquels j'ai un peu de mal.
Le premièr, c'est que le formateur, à l'instar de BlackMary et de VendeurAspirateur, le formateur vit pour travailler. C'est à dire que quel que soit le moment de sa vie, il pense au boulot. Je n'invente rien, il nous l'a dit lui-même. Le second jour, il nous a dit qu'il avait pensé à un chapitre de sa formation, la veille au soir pendant son repas à l'hôtel. Et qu'il lui arrivait de se réveiller à 3h du matin pour penser à des formations ou a des audits qu'il fait. VendeurAspirateur m'avait déjà parlé de 3h du mat, en me disant que j'aurais atteint le degré d'implication nécessaire à mon boulot lorsque je me réveillerai à cette heure là pour penser à mon boulot.
Personnellement, ca me fait peur d'en arriver là et j'espère que ca n'arrivera jamais. D'ailleurs, je l'ai dit en formation, en présence de BlackMary, de DragonneJudoka et du formateur. Je leur ai dit que ca me faisait peur et que quand je rentrais chez moi, je voulais ne plus penser à mon boulot. Ce à quoi on m'a répondu : "Mais quand tu es ici, tu penses à autre chose qu'au travail!" Ben non. Pendant le travail. Quand j'ai vraiment un truc à faire, je pense à ça. Pendant la formation, par exemple, je n'ai pas du tout eu l'idée ni l'envie d'aller sur twitter avec mon iphone. Il n'y a que pendant les pauses que je pense à autre chose. On me l'a reproché aussi. tant que je suis dans l'enceinte du boulot, je ne dois penser qu'au boulot. De toutes façons, si j'écoutais mes chefs, je devrais penser boulot tout le temps et en tout lieu. Et le pire, c'est qu'ils sont sérieux quand ils disent tout ça. Je plains leurs maris/femmes. Ça doit être sympa de vivre avec quelqu'un qui ne pense que au boulot. Surtout pendant les ébats sexuels. Bref...
Le second concept vient uniquement du formateur. Il nous a présenté plusieurs échelles de qualité des ServiceBureaux avec les échelons correspondants. L'une de ces échelles concerne la fin de la conversation et la dernière phrase prononcée par l'employé du ServiceBureau. Pour notre formateur, le meilleur niveau de cette échelle est quand l'employé prononce cette phrase : "Merci de nous avoir appelé". Là, c'est vraiment du "service" et pas uniquement de l'aide ou de l'assistance ou du dépannage. Je n'ai rien dit sur le coup, mais je tique un peu. Je veux bien dire "Bonne journée", ou "avec plaisir" lorsqu'un utilisateur me dit "merci", mais je ne vois pas pourquoi moi je lui dirai merci.
J'ai réfléchi à la question. Pourquoi lui dire merci? C'est moi qui lui rend service, pas l'inverse. Je lui dis merci parce qu'il m'appelle? parce qu'il me donne du boulot? Pour moi, ca fait un peu "Merci de me permettre d'exister". Ça fait un peu "Merci beaucoup, sans vous, ma vie n'aurait aucun sens." Et franchement, vu le boulot, je ne pense pas qu'on mérite ce genre de pensée. D'ailleurs, personne ne mérite ça. Personne ne devrait penser que sans son boulot, sans ses clients, sa vie n'aurait aucun sens.
Le problème, c'est que mes chefs le pensent vraiment, j'ai l'impression...
6 réactions
1 De Flo - 12/03/2010, 16:44
t'aurais du lui répondre à ce mec "je vous plains" , "y a pas que le boulot dans la vie" "et vos loisirs ?"
j'ai eu une formation chef de projet il y a deux ans et la nana n'avait pas du tout ce genre de discours, au contraire, elle encourageait à avoir des loisirs, des bouffées d'oxygènes, à penser à soi (par exemple si on a envie de faire pipi, et bien ne pas se retenir pour gagner du temps et avancer sur le projet, car on se sera pas "confortable", et donc on ne sera pas performant)
2 De samantdi - 12/03/2010, 16:59
Il a l'air un peu concon, ton formateur !
Perso, cela m'est déjà arrivé de me réveiller la nuit à cause d"une question professionnelle (un problème avec un élève, ou un élève que je sens en danger... ou une question de cours sur un auteur quand je faisais mes Terminales et que je passais des heures à plancher sur Pascal ou Kafka) Quand je travaille, je ne pense à rien d'autre (ce qui est un "plus" quand on a des emmerdes!) tant que je suis en classe, mais en salle des profs pour les pauses c'est plutôt une franche rigolade entre nous, on décompresse !
Cela m'est arrivé de dire à un élève : "c'était chouette de t'avoir comme élève, merci de tout ce que tu as apporté dans la classe", en particulier quand cet élève part avant la fin de l'année, ou quand il m'a apporté quelque chose de vraiment spécial, comme mon élève Lizzie, l'an dernier, qui était une grande brûlée et m'a fait réfléchir sur ma façon de regarder mes élèves, ou un élève dyslexique qui aussi, m'a fait relativiser la question de l'othographe... Bref, parfois, on peut remercier, mais ce ne doit pas être une formule creuse mais correspondre à quelque chose de spécial.
J'imagine qu'un client qui te pose une question originale va te marquer, et que, peut-être, tu lui diras que c'était intéressant de réfléchir au problème inédit qu'il posait !
3 De Ardalia - 12/03/2010, 17:01
Je crois que ces gens se survendent un peu, qu'il est faux qu'ils ne pensent qu'au travail, mais que c'est le discours attendu. C'est du management des années 80, un peu, non ?
Par ailleurs, comme dit Flo, c'est très probablement anti-productif de se mettre une telle pression.
Ce discours sur le travail indispensable à une vie est du même tonneau que le fameux "revaloriser le travail", c'est un sophisme. C'est la méthode culpabilisatrice, un poison en soi. S'aérer l'esprit est nécessaire à la régénération des idées, à leur stimulation, à la création en général, sans parler du moral et de la bonne humeur qui contribuent à la bonne entente et à la communication. Etc.
4 De Flo - 13/03/2010, 09:49
je ne sais pas si c'est comme chez nous, mais ma SSII (je ne parle pas de l'organisme de formation) nous fait passer une enquête de satisfaction après une formation. je pense qu'il faut que tu exprimes ton avis sur ce formateur et/ou la formation...
Blackmary et vendeuraspirateur sont des lèches bottes non un peu? leurs dents ne rayent pas le plancher?
j'y repense : mais mes deux directeurs d'agence que j'ai eu m'ont déjà expliqué, tous les deux, indépendemment en entretien annuel, que l'on ne doit pas laisser le boulot envahir sa vie.
Je suis quelqu'un qui prend les choses trop à coeur, mais une fois que je rentre à la maison, le boulot reste à saint martin. je peux bosser 10h par jour s'il le faut car je n'aime pas laisser les choses en plan, mais je rentre à la maison sans taff ! et mes managers m'ont dit que je ne devais pas laisser une situation me bouffer la vie, qu'il fallait en parler...
plus je pense à ton article plus je me dis que le discours de ta formation est erroné, et il NE DOIT PAS être une norme...
5 De alain lo grelh - 14/03/2010, 16:56
Etre capable de déconnecter ça me semble très important mais hélas le boulot, les soucis, les emmerdes ont la fâcheuse tendance à nous suivre partout.
Il m'arrive encore de rêver du boulot 5 ans après l'avoir quitté en faisant un sacré mélange entre l'actuel et le passé et je m'éveille parfois en nage, alors.
Mais surtout il ne faut jamais se laisser envahir par une seule chose, le boulot ou autre chose garder toujours un coin pour soi
6 De Jonathan D. - 23/03/2010, 19:21
Je plains franchement ceux qui ne vivent que par et pour le travail, quand il y a tellement d'autres choses à faire dans la vie...