Je suis plus adepte des gros films bourrins avec effets spéciaux, que des films sentimentaux en campagne ou dans les banlieues riches de Paris. Les "Je vais bien, ne t'en fais pas", "Ceux qui m'aiment prendront le train" ou "Le bonheur est dans le pré", très peu pour moi. La dernière fois que j'ai vu un film français, c'était contraint et forcé. Et j'ai eu l'impression de voir une pub Fleury-Michon pendant 100 min non-stop...

Mais pour "Les derniers jours du monde", ça a été différent. J'ai vraiment beaucoup aimé ce film. Déjà, il n'y a pas le coté "tout le monde, il est bon, tout le monde, il est gentil". Je vous copie le résumé du film :

Alors que s'annonce la fin du monde, Robinson Laborde se remet peu à peu de l'échec d'une aventure sentimentale pour laquelle il s'était décidé à quitter sa femme.
Malgré l'imminence du désastre, et peut-être pour mieux y faire face, il s'élance dans une véritable odyssée amoureuse qui l'entraîne sur les routes de France et d'Espagne.

L'atmosphère est complètement différente de ce qu'on voit d'habitude. Fin du monde, explosions, catastrophes, morts. Et au milieu de tout ça, de l'amour. De l'amour et beaucoup de sexe. Le coté fin du monde me plait beaucoup. Malgré la lecture de beaucoup de livres à ce sujet (et l'écriture d'un texte du genre), je n'étais pas vraiment préparé à ça. Certaines scènes liées à cette partie de l'histoire m'ont touché. Je pense au tremblement de terre dans la cantine, je pense aux vautours sur les voitures, je pense aux ombres dans Paris.

En particulier, un thème qui revient souvent dans le film est le thème que j'appellerai "Neron" : "Amusons-nous, faisons la fête pendant que tout s'écroule autour de nous!" Dans la plupart des lieux où le héros passe, on voit des gens passer du bon temps (de différentes manières, bien sur). C'est un peu troublant, je dois dire. Ça m'a poussé à réfléchir à la question récurrente : "Et si je savais qu'il ne me reste que jour à vivre, qu'est-ce que je ferai?"

La distribution des rôles est magnifiques. De grands acteurs français. Mathieu Amalric dans le rôle principal, avec son air perpétuellement effaré. Catherine Frot, quasiment nymphomane. Et un Sergi Lopez campant un personnage bien profond. Passage bref mais intense de Sabine Azema en désespérée silencieuse.

Je reviens sur Amalric et ses expressions. Pour moi, il a dans le film 2 expressions principales

  • La première exprime un grand courage devant l'adversité, devant une souffrance cachée. Cette expression apparait lorsque le héros parle aux personnes qu'il aime, comme sa fille. C'est un peu "Je souffre énormément, mais je ne veux pas que tu le saches, je ne veux pas que tu t'inquiètes pour moi". C'est une expression qui m'énerve toujours un peu.
  • La seconde (et la plus présente) est l'effarement. Je pense que ça vient des yeux même d'Amalric. Il a toujours les yeux un peu écarquillés. Genre "Mais que se passe-t-il??" ou "Mais c'est pas possible que ca arrive!" C'est sympa, parce que ça rajoute à l'atmosphère "fin du monde" du film.

Pour résumer un peu mon avis sur le reste du film, en plus de ce dont j'ai déjà parlé :
Les plus : les paysages; la partie tournée à Toulouse; la chouette dans camping-car; les clichés des nobles/bourgeois dans le château; un ou deux beaux militaires; la dernière scène entre Amalric et Lopez, scène qui doit demander quand même pas mal de courage pour les acteurs.
Les moins : Les personnages sont à poils ou en train de baiser pendant la moitié du film et bon, Amalric, c'est pas vraiment Sagat; le personnage de Catherine Frot est vraiment trop; la "nuit" sur Paris (ca me semble pas possible).

Bref, j'ai passé un bonne soirée devant un film qui m'a plu. Suivi d'une creperie avec mes amis, c'etait vraiment tres bien!