Tout d'abord, pour moi, un beauf, c'est quelqu'un qui "rentre dans les cases". Il est "comme les autres".

Ensuite, le beauf est conscient de sa condition. Pas sa condition de beauf, bien sûr. Mais sa condition de normal. Le beauf sait qu'il est normal et il en est fier. Le beauf a l'esprit fermé. Il ne comprend pas que les gens puissent ou veulent être diffèrent. Le beauf ne cherche pas à comprendre, à réfléchir, à savoir, à découvrir. Il sait déjà. Et comme il est normal, il a forcement raison.

Il est donc un homme d'habitude. Ce qu'il a fait jusqu'à maintenant fonctionne bien, il n'y a donc aucune raison de chercher à faire autre chose.

Le beauf est empli de clichés. Il est convaincu que les fonctionnaires sont forcement tous des privilégiés fainéants. Il sait que les homosexuels sont efféminés et victimes d'une maladie. Il est persuadé que les arabes sont des voleurs et que les juifs occupent la majorité des postes-clefs dans le pays.

Le beauf prend ses vacances forcement en été, va au bord de la méditerranée en passant par l'autoroute le samedi et participe aux bouchons. Le beauf boit du ricard accompagné d'olive, assis en marcel à une table de camping et en profite pour cracher sur le gouvernement. Il regarde Julien Courbet ou Christophe Dechavanne à  la télé pendant que sa femme fait la cuisine et le ménage. Il regarde le foot en buvant de la bière et insulte joyeusement l'équipe adverse et l'arbitre. La liste n'est pas exhaustive...

Bien sûr, ce n'est pas parce que quelqu'un aime regarder le foot en buvant de la bière ou boire du ricard avec des olives qu'il entre forcement dans la catégorie "Beauf". (Par contre, pour Dechavanne, désolé, mais si.) Et tous les beaufs n'ont pas ce genre de pratiques. Ce sont juste des exemples.

Et puis quelque part, je me dis que "beauf" et "con" ont au moins 1 point commun : on est toujours le beauf d'un autre.