Democratie :

Ce n'est pas parce qu'on est peu nombreux qu'on n'est pas représentatifs. En effet, dans ma classe, nous sommes 16 eleves. Avec le prof en plus, ca fait donc 17 personnes. Et même si nous etudions la même chose, nous venons forcement d'endroits differents, nous avons vecu des experiences differentes, nous sommes differents et nos reactions à une même situation ne peuvent donc pas etre identiques. Tout ca pour dire que nous sommes une société en miniature (pas au sens d'entreprise, mais au sens d'ensemble de personnes ayant des lois communes).
Le centre de formation où nous suivons nos cours souahite que chaque classe elise deux representants : délégué de classe et délégué suppléant. Ces deux personnes sont censés representer la classe/les eleves lors des conseils de classe ou lors de problemes/revendications. En théorie, c'est tres bien. En pratique, ca ne marche pas. Pour plusieurs raisons :
1. Tout le monde s'en fout
2. Aucun élève ne passe par le délégué pour dire ce qu'il a à dire.
3. Comme tous les eleves peuvent assister et participer aux conseils de classe et parler en leur nom, le role du délégué est fortement reduit.
Normalement, un délégué est elu au suffrage universel direct par les élèves de la classe. Le scrutin est supervisé par le professeur referent, alias P_. Encore une fois, ca, c'est la theorie. En pratique, l'election des representants a été effectuée par A_D_, une semaine avant le premier conseil de classe. Ta_ et To_ ont été élus respectivement délégué et suppléant. Allez savoir pourquoi...
Le premier conseil de classe se deroule plus ou moins bien, etant donnée l'immense travail de preparation. *lourde ironie* Le reste de l'année se deroule. Ta_ fait passer les infos, va voir les responsables lors du probleme, mais on l'oublie vite, quand on ne le meprise pas. Du coup, il demissione lors du second conseil. Vu que le suppléant quitte la region et par consequent le centre de formation, il va falloir reorganiser des elections à la rentrée.
Rentrée suivante fin aout. Personne ne s'inquiete des délégués de classe. un ou deux profs nous demandent qui sont les delegués, ce à quoi la classe repond avec ensemble qu'il n'y en a pas. Cette reponse a tendance à faire taire les-dits profs. Les cours continuent ainsi jusqu'à ce que la semaine derniere, une info reste cantonnée aux trois eleves qui l'ont apprise du prof. Du coup, le probleme monte dans les hautes spheres et redescend sous la forme de : "Vendredi avec P_, vous elirez vos delegués de classe."
Chef, oui chef!
P_ est bien sur ravi que son cours soit perturbé par une telle corvée. "Prevenez moi à moins le quart qu'on elise les delegués." Bien sur, personne previent. Allez savoir pourquoi... A moins cinq, P_ se rend compte du probleme et lance l'election.
P_ : "Bon, qui se presente?"
La classe : "..."
P_ : "Ya pas de candidats?"
Eleve1 : "Il me semble que M_, il avait dit qu'il voulait."
P_ : "Et il est où, M_?"
Eleve2 : "Ben, il est pas là, aujourd'hui."
P_ : "Bon est-ce que quelqu'un a quelque chose à dire pour ou contre lui? Personne?"
La classe : "..." (Personnellement, j'ai deja donné mon avis, il y a quelques temps et je n'aime pas me repeter.)
P_ : "C'est bon, M_ est élu delegué de la classe. Maintenant, il nous faut un suppleant. Qui?"
(Deux ou trois noms fusent dans la classe, commodement ignoré par ceux qui ne les ont pas prononcés.)
P_ : "Voyons voir. Toi! (en pointant Sc_ du doigt) C'est toi le supplsant."
(Ah bon? Et nous, la classe, les eleves, on a pas le droit de s'exprimer? Bon, tant pis alors...)

Voila la democratie à l'oeuvre, le "cause toujours" de mon sous-titre... Deux elus : un absent et un qui n'a rien demandé et à qui on n'a rien demandé.


Aristocratie :

Mais si entre nous, nous aimons croire à une forme de démocratie, par rapport aux autres classes, nous preferons etre l'aristocratie. Un exemple? Ca arrive.
Oui, nous sommes l'aristocratie des eleves, l'elite! Apres tout, ne controlons nous pas les ordinateurs, ces magnifiques machines dont ils ont tous besoin? Que se passe-t-il si nous decidons de leur en empecher l'utilisation? Et bien, ils sont bloqués, bien embetés. Ah, quel grisant pouvoir!
Mais tout le monde sait que le pouvoir corrompt. En debut d'année scolaire, comme chaque année, les eleves en deuxieme année de BTS info ont pour mission de reinstaller completement la salle informatique, celle qui contient les ordinateurs utilisés par tous les eleves. On efface tout, on reinstalle en mieux, on met à jour tous les ordis, on refait l'organisation (si possible en mieux). Et bien sur, on fait la même chose pour le Serveur, la grosse bestiole au fond de la salle qui gere la façon dont les eleves utilisent les autres ordis. Les ordis gerés par le serveur sont appelés Clients. Cette année, on installe donc sur le serveur Windows 2003 Server, un bon gros systeme d'exploitation qui pousse encore plus loin le controle des clients, sous pretexte de securité et d'efficacité (on reconnait bien là un produit Microsoft). Mais bon, ce systeme, il ne fait pas les choses tout seul. Il faut bien que quelqu'un lui dise qui bloquer, qui permettre, quoi bloquer, quoi permettre. Et qui serait le mieux placé pour lui indiquer toutes ces permissions et tous ces blocages que l'elite dont je parlais tout à l'heure? Bon, bien sur, tout le monde ne s'interesse pas à ca. Seulement les Administrateurs Reseaux. (oui, oui, prosternez vous devant leur grandeur, devant leurs connaissances.) Bon, ils representent les 4/5 de la classe et le prof est avec eux, donc... Tiens, d'ailleurs, le prof, c'est P_. Surprenant, non? Et son vrai boulot, c'est quoi? Administrateur Reseau. Vous aviez deviné? Bravo.
Une fois donc que le serveur et les clients sont installés, on crée sur le serveur les comptes utilisés par les clients. Ceci fait, on peut choisir qui aura droit à quoi. P_ a le clavier et la souris en main et les Administrateurs Reseaux (AR) le dirigent plus ou moins. Extraits :
P_ : "Alors, les secretaires, on leur laisse le droit de ...?" (j'ai choisi secretaire, mais ca a été pareil pour toutes les autres classes.)
AR : "Non!"
P_ : "Et elle pourront ...?"
AR : "Nooon!"
P_ : "Et ca?"
AR : "Naan!"
Vous pouvez imaginer la suite. Et encore, on a été magnanime, on leur a laisser l'utilisation de Word et d'Excel, ainsi qu'un accés au net. Elles en ont de la chance! Ce jour là, je me suis dit que j'aurais preferé etre sourd que d'assister à ça... Je ne sais pas pour les autres, mais moi, je n'ai rien dit, alors que je n'etais pas d'accord. Quelque part, j'en ai honte. Mais bon, si j'avais du protester à chaque coup, j'aurais pas arrété. Et puis, qui suis je pour m'opposer à la majorité?

Bref, là encore, on peut observer pas mal de choses. Dire que certains sondeurs/chercheurs sont payés des milles et des cents pour observer la société, alors que moi, je fais la même chose pour rien...