La journée du 24 m'aurait largement suffi, cette année. Si vous vous rappelez, c'est le jour où j'ai bu trop de champagne. Si vous vous rappelez pas, soit vous venez d'arriver (depechez vous de lire les archives), soit Alzheimer vous guette.
Le champagne, on l'a bu avec mes parents et un couple d'amis à eux, que je connais bien et que j'apprecie beaucoup. En plus, lui est le pere d'un super copain à moi, so-cute et so-sympa (et so-hetero...). Et donc, on a parlé de tout et de rien, comme toujours dans ces cas là. J'en ai profité pour leur raconter une petite blague qui a fait rire tout le monde (même si dans le cas de mon pere, c'etait un peu jaune).

C’est un homme qui rentre chez lui après son boulot. Il voit sa femme complètement énervée, limite furieuse. Il lui demande ce qui ne va pas, fort de son innocence. Elle le regarde et lui dit : "Ton fils a été surpris en train d’avoir une relation sexuelle avec son professeur. Tu vas me faire le plaisir d’aller l’engueuler." Le père monte dans la chambre de son fils et lui dit : "Tu sais, fiston, je ne suis pas vraiment en colère contre toi. En fait, je suis plutôt fier. Mais il vaut mieux qu’on fasse semblant toi et moi pour rassurer ta mère. Je vais lui faire croire que je t’en veux énormément, et tu vas prendre l’air honteux. Ensuite, on ira t’acheter une mobylette."
Le père et le fils redescendent, chacun arborant l’expression nécessaire puis sortent de la maison. Ils vont ensuite au magasin, choisissent une mobylette et l’achètent. Puis le père dit au fils : "Alors tu veux rentrer à la maison avec ou tu préfères que je la mette dans le coffre ?"
Et le fils répond : "Mettons la dans le coffre, j’ai encore mal au cul."

Apres s'etre remis, le copain à mes parents m'a fait remarquer que je ferais bien plus pour l'acceptation des homos avec cette blague qu'avec une année de discours. Quelque part, je pense que c'est pas faux. C'est bien beau de faire des defilés, des journées d'action et des spectacles, mais on se fera plus facilement accepter en montrant qu'on n'est pas si different que ca. Je vis ma vie de tous les jours sans me soucier du qu'en-dira-t-on et le jour où je dis à quelqu'un que je suis homo, ca le surprend peut etre mais ca lui montre que je suis aussi comme lui. Bien sur, il ne faut pas tomber dans l'autre extreme et se forcer à etre completement hetero, limite macho. Il suffit d'etre soi-même. Et je suis pas le seul à le dire.

- Ce que j’essaie de dire, Garion, poursuivit Durnik d’un ton grave, c’est que tu ne peux pas passer ta vie à avoir peur de toi-même. Parce que tôt ou tard, tu tomberas sur quelqu’un qui ne comprendra pas, tu seras obligé de lui prouver qu’il ne t’en impose pas, et quand les choses en arrivent là, ça finit toujours mal - pour l’un comme pour l’autre. […] En fin de compte, il vaut toujours mieux être ce que l’on est. Il ne sert à rien de se faire passer pour meilleur que l’on est, mais se sous-estimer ne vaut guère mieux. Tu comprends ce que je veux dire ?
- Toute la question est de trouver exactement ce que l’on est en réalité, conclut Garion.
- C’est bien ce qui nous vaut toutes sortes de problème de temps à autre.

David Eddings, "La tour des maléfices" Chant IV de la Belgariade