Au collège et au lycée, on m'a bien sûr fait étudier les grands classiques : Zola, Balzac, Maupassant, Stendhal, Flaubert et les autres... Je les ai toujours trouvé d'un ennui mortel. Et ce n'est pas uniquement parce que le style ne me plait pas. "Le Horla" de Maupassant est une œuvre liée au fantastique et pourtant je n'ai pas accroché. Même Bordage, auteur plus actuel dans un registre qui me plait normalement, m'a ennuyé.

Et dans les cas où le style ne me plait pas, c'est encore pire. La série des Rougon-Macquart ne m'inspire qu'une indifférence totale. "Mme Bovary", dont le sujet même est l'ennui, est le pire de tous, je pense. Pour mon bac, j'avais du étudier "La condition humaine", d'André Malraux. J'ai eu énormément de mal. Je n'ai retenu que deux choses de ce livre : L'action se déroule pendant la révolution chinoise et "accepter d'entraîner l'être qu'on aime dans la mort est peut-être la forme totale de l'amour".

Je me demande si ce rejet des auteurs français n'est pas justement lié à l'obligation des les lire pendant les études. Pourtant, je me souviens d'avoir étudié d'autres roman et de les avoir apprécié, comme "Le chant des pistes" de Bruce Chatwin[2]. J'ai aussi beaucoup aimé les poètes. Les œuvres poétiques de Hugo et Baudelaire, par exemple, m'ont toujours plu.

*Pose déclamation ON : toge, bras tendu, estrade*
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
*Pose déclamation OFF*

Le pièces de théâtre m'ont aussi intéressée. "Ruy Blas" est une création magnifique (Je parle bien sûr de l'œuvre originale et pas du film commis par DeFunes et Montand). "La guerre de Troie n'aura pas lieu" est tout aussi belle. Et je ne peux pas passer sous silence Molière.

En fait, ce sont les romans qui m'ennuie. Enfin, qui m'ennuyaient. Parce que ça a changé.

Dernièrement, grâce à une collègue de boulot, j'ai lu "Malevil" de Robert Merle. Robert Merle, je connaissais par mes parents. robert Merle, c'était le mec qui avait écrit la série "Fortunes de France", un ensemble de 36 000 bouquins sur les rois et reines de France. Une œuvre là encore très palpitante, rangée dans mon esprit au même niveau que la série des Rougon-Macquart dont je parlais plus haut. Mais avec Malevil, j'ai découvert autre chose. Malevil, c'est un roman d'anticipation écrit en 1972. Et c'est très intéressant. Ce n'est pas de la science-fiction ou du fantastique. C'est un roman qui raconte comment un groupe de survivants miraculés relève le défi de la reconstruction d'une société humaine. Rien que du très basique, donc. Mais ça m'a beaucoup séduit. Et ça a achevé l'étape commencé par Fred Vargas en me réconciliant avec les auteurs de romans français. Je ne suis toujours pas intéressé par les  naturalistes comme Zola ou Balzac, mais je me dis que lire "Les misérables" ou peut-être un des nombreux romans de Jules Verne vaudrait le déplacement.

Ou peut-être qu'avant je n'étais pas assez mature pour considérer ces romans.


[1] : Je présente mes excuses à tous les profs de français qui pourraient faire des bons en lisant ce billet. Coucou Samantdi. :D
[2] : Aucun rapport avec le statut homosexuel de l'auteur, j'étais très jeune à l'époque et pas du tout intéressé par la chose.