Et donc, avant le grand Départ, hors du temps et de l'espace, il y avait un jardin. Un jardin infini mais cependant toujours en expansion. Dans ce jardin étaient testées toutes les plantes qui seraient utilisées dans la Création. Je ne dis pas les plantes passées, présentes et à venir puisque le temps n'existait pas, mais le principe est le même. On pouvait y voir des trompettes de la mort côtoyer des orchidées, des séquoias contre des fraises des bois, ou des algues à coté d'épicéas.
Et pour s'occuper de tous ces végétaux, il y avait ce qu'on pourrait appeler des animaux, à défaut d'un meilleur terme. Ces animaux avaient l'apparence d'ursidés, bien que moins patauds et surtout plus intelligents. Leur fonction dans ce jardin était de mettre en terre les nouveaux végétaux, d'assurer leur entretien et surtout de les évaluer.
Chaque plante se trouvait placée dans de nombreuses configurations : au soleil où à l'ombre, dans des lieux humides ou arides, sur des sols durs ou moelleux, etc... Pour chaque plante et chaque configuration, il fallait donner des notes dans plusieurs catégories : la beauté, la dangerosité, l'utilité, la comestibilité, l'adaptation, l'aptitude à la survie, etc... Et en fonction de ces évaluations, chaque plante recevait une dénomination, un espèce de grade.
Ainsi les végétaux furent testés. Certains, comme l'algue du Sahara, ne passèrent pas cette étape. D'autres eurent des notes tellement bonnes qu'elles existent encore de nos jours, après des millions d'années.
Et pendant une éternité toujours plus longue, les ursidés eurent cette fonction : planter puis grader. C'est pour ça qu'ils s'appellent des plantigrades : parce que l'ursidé, il plante, il grade, il plante, il grade, il plante, il grade. (Ad lib)
Cela est juste et bon.


P.S. : Ca aurait merité mieux comme enveloppe, mais le principe est là.