Suivant les conseils d'Enflammée, nous avions réservé une table pour 8 dans un restaurant laotien, "Ô boui boui lao". Nous avons bien fait, c'était très très bon. Le resto est un peu petit, mais sympa.

Il y avait Samantdi, Agaagla, Flo, Zeubeubeu, Brol, Spica, Alain et moi. Comme d'habitude, j'ai fait circuler mon petit carnet pour avoir des dédicaces. Et puis, nous avons discuté de plein de choses.

Nous avions prévu avant coup de parler du LHC, du Boson de Higgs et du trou noir qui s'ouvrira sous Genève dans quelques temps. Malheureusement, la conversation a rapidement dévié. Nous nous sommes retrouvés à parler de lingerie fine et de strings. J'ai d'ailleurs appris plein de choses sur la manière d'essayer les strings et sur la façon d'en récupérer sans payer. Bien sûr, nous avons parlé du prochain déménagement de Bill et moi. Alain et Samantdi m'ont posé des questions sur la maison et la copropriété. Alain voulait mon adresse, mais je l'ai convaincu d'attendre le déménagement, vu qu'il ne devrait pas nous envoyer de carte postale d'ici là. En parlant de cartes postales, il faut savoir que Samantdi a quand même un petit coté organisé : elle prépare chez elle des étiquettes avec les adresses de ses correspondants. C'est plus facile pour envoyer des nouvelles de ses voyages. Et c'est plus pratique que la Dymo. J'ai appris que Samantdi et Brol se méfiait maintenant de Flo, vu que cette derniere se disait prete à manger du chat, tant que ce n'est pas le sien. J'ai appris que Daniel Glazman est un dieu et qu'il degage un fort charisme, assez fort pour declencher des coups de foudre parmi certaines bloggeuses. Nous avons commencé à preparer la venue de La Mume sur Toulouse, il risque d'y avoir buffet chez Samantdi.

Nous avons aussi un peu parlé de mon nouveau poste de chef. Mais très rapidement, nous sommes partis sur LA discussion de la soirée. C'est Samantdi (encore elle, j'étais coincé entre le mur et elle) qui a ouvert les hostilités en attaquant, et je cite, "les artisticos-bon-à-rien", fin de la citation. Selon elle, il ne faut pas encourager les jeunes à faire des écoles d'art (en particulier les arts plastiques, les musiciens étant "plus rigoureux"). Il faudrait d'ailleurs les en empêcher. "Il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus", l'art doit rester une option de collège ou de lycée pour faire plaisir aux élèves ou un petit plaisir relevant de la vie personnelle. Après le bac, il faut faire quelque chose de sérieux, comme compta, droit, math, lettres modernes, etc... Vous imaginez que j'ai été très rapidement hérissé par un tel discours (et même déçu par la personne qui le tenait). Non seulement, j'aime bien l'art, mais en plus, je soutiens qu'il faut laisser les gens faire ce qu'ils veulent (tant que ça ne nuit pas à autrui).

La discussion était très animée et contenait de vrais morceaux de clichés, de généralisations et de mauvaise foi. Les-dits morceaux fournis par Samantdi. Nous avons posé la grande question : "Mais alors qu'est-ce que l'Art?" Nous avons parlé des poètes maudits, de l'innée contre l'acquis, du vrai artiste qui arrivera à percer parce que l'Art doit toujours s'exprimer, de la disparition du mécénat et de ce que deviennent ce qui ont fait ces écoles d'art. Nous avons évoqué le rôle du professeur, qui doit prévenir l'élève de la difficulté d'une telle voie. Zeubeubeu assistait à la discussion jetant de l'huile sur le feu, soutenant alternativement un camp puis l'autre (il a avoué à la fin). Agaagla a un peu participé en sa qualité de professeur de matière inutile (là c'est moi qui parle et je vais me faire frapper) et en sa qualité de compagne d'un professeur d'art.

Malheureusement, coincé que j'étais par ces idées, je n'ai pas pu profiter de la conversation de Spica et Brol. Par contre, tout le restaurant a pu profiter de la notre, vu que dans le feu de l'action, nous n'avons pas toujours pensé à baisser nos voix. Surtout après l'arrivée d'un quatuor d'artistes (deux filles, deux garçons), coiffés en pétard, tatoués, mal rasés et/ou portant de nombreux piercings.

Après un délicieux dessert, nous avons payé et nous sommes sortis, continuant notre discussion sur le trottoir pendant quelques minutes. Nous nous sommes ensuite séparés, pas fâchés, plutôt de bonne humeur. J'ai ramené Flo et Zeubeubeu chez eux avec ma voiture, ce qui me permet de vous donner le mot de la fin : "Queen, les paroles de leurs chansons, c'est assez cul-cul, quand même. A peine au-dessus des Beatles." Je laisse aux mélomanes et autres adeptes du rock le soin d'aller protester auprès de la jeune femme qui a prononcé ces phrases.