Je reste quelques instants ainsi. Dos au mur. La bite raide, le cœur battant. La sagesse voudrait que je rentre chez moi. Je ne sais pas quand le 4x4 reviendra chercher son prisonnier. Je ne sais pas comment approcher davantage ce prisonnier. Le cerveau est formel : rentre chez toi. Mais sous ma main, au travers de la toile de mon treillis, mon sexe gonflé a une tout autre opinion : «3 accès possible : 2 portes, une fenêtre. Défoncer les planches de la fenêtre ? Impossible sans trahir être rentré. Il y a deux portes pour accéder à cette pièce. Celle qui est cadenassée et celle de derrière. La porte en fer est cadenassée, et je ne suis pas expert en crochetage de cadenas. Il faut donc passer par derrière. »
Toutes les portes que j’ai déjà examinées sont verrouillées, impossible de détruire les fenêtres barricadées ou murées. En revanche, ce bâtiment de moellons à l’intérieur du hangar ne le traverse pas d’un bout à l’autre. Je dois donc aller voir l’autre façade. Je me relève doucement, et continue de longer le mur. Mes rangers crissent sur le béton. Je me sens comme un commando. Je dépasse encore 2 portes, quelques fenêtres toujours condamnées. Enfin, j’arrive à l’angle. Je jette un œil derrière moi. C’est toujours le vide et le silence. La faible clarté de la lune fait deviner plus qu’elle ne dévoile. Je tourne à gauche en continuant de longer le mur. La configuration est relativement similaire. Seulement 2 portes. Cadenassées. 3 fenêtres. 2 sont murées. La dernière est fermée par 3 grosses planches clouées verticalement. Comme les autres fois, l’assemblage est grossier, il y a des fentes de 2 ou 3 centimètres. J’appuie un peu dessus. Ça branle un peu mais ça résiste. Je recule un peu, regarde vers le haut. Il y a un second étage, avec seulement des fenêtres aux vitres brisées, mais pas condamnées. Je n’ai évidemment pas d’échelle. Je regarde autour de moi. Peu probable d’en trouver une ici… Je me dirige pourtant vers un amoncellement de ferrailles. Rien qui puisse faire office d’échelle : c’est de la tôle, des barres à mine… Alors que j’hésite à renoncer, je repense au type au bout de sa chaine. Pas de renonciation, je veux rentrer là-dedans ! Je saisis une barre à mine et retourne à la fenêtre. Utilisant la barre comme un pied de biche, la première planche ne résiste pas longtemps. Dans un craquement sinistre, la partie basse cède. Renonçant à tout silence, j’inflige rapidement le même traitement à la seconde. Les deux se soulèvent désormais par le bas. Le haut semble assez solide pour maintenir les planches attachées, mais assez flexible pour me permettre de passer. Je me hisse sur la fenêtre, pousse les planche qui grincent, passe les jambes puis, en prenant garde aux clous qui dépassent, me glisse à l’intérieur. I’m in. L’obscurité est profonde. Je décide que je ne risque rien à allumer ma lampe. Le rayon de lumière frappe des murs jaunâtres, le sol est jonché papiers provenant d’une étagère dont l’un des rayonnages est tombé. De vieux classeurs, on dirait des genres de formulaires ou de manuels de réparation. Sans intérêt. En face, une porte, je m’y dirige. Bien que j’aie pris le soin de conserver la barre à mine, je prie pour qu’elle ne soit pas verrouillée. Par chance, elle s’ouvre normalement, en raclant le sol bruyamment certes, mais je ne suis plus ça près. Je me sens comme un voleur, un pilleur de tombe. Avec un sourire, je pense que je cherche plus à rentrer dans une prison par effraction… Un couloir se trouve face à moi. Avec excitation, je comprends que j’y suis. Une enfilade de portes, certaines ouvertes, l’une mène sur la cellule du prisonnier. Il y a 20 ans, ces couloirs étaient arpentés par des cheminots, ces salles servaient de bureaux pour des contremaitres, ou des salles de repos pour les chauffeurs. Dans cette chaude nuit d’été, le rayon de la torche lacère les murs de sa lumière crue, sur le sol en petits carrelage mes rangers font crisser le sable et la poussière. Derrière une de ces portes, quelqu’un, réveillé peut être, masqué, entravé, enchainé, attend. S’il est éveillé, sans doute écoute-t-il (ou elle ?) avec inquiétude les bruits inhabituels. Peut-être attend-il avec angoisse ce qui va lui arriver. En tout cas, il est entièrement vulnérable. A ma merci. De nouveau je sens poindre l’érection. J’ai le sentiment de respirer bruyamment, je suis brulant. J’avance doucement dans le couloir. La cellule est forcément sur ma gauche. Une porte ouverte, la suivante est fermée. J’essaie de me souvenir de la distance entre l’angle du bâtiment et la cellule, d’en déduire à quelle distance je suis de mon but. Quelques mètres encore sans doute. Voila. Je dois y être. La porte précédente était ouverte, celle-ci doit être la bonne. Elle est fermée, elle est comme les autres. Je balaie du faisceau de la torche le chambranle, cherchant un éventuel cadenas que le 4x4, précautionneux, aurait ajouté. Rien. Subitement, je crains qu’il ait bloqué la porte de l’intérieur. J’écoute. Je colle l’oreille sur la porte. Je suis presque certain d’entendre la respiration du prisonnier. Ou alors je divague. Doucement, je pose la barre à mine au sol. Je ne peux empêcher ma main libre de venir caresser mon sexe qui tente de s’échapper du jock-strap. Oh, merde. J’essaie d’ouvrir ? Je ne suis pas arrivé ici pour rester devant la porte. Soudain, un bruit. Un craquement, le bruit de chaine. Ca bouge derrière. J’ai vu juste. J’éteins la lampe torche. Le cœur battant, je pose la main sur la poignée. Je tremble. Doucement, je l’abaisse. Doucement, jusqu’en bas. Je pousse la porte. Elle résiste un petit peu. Commence à pivoter vers la droite, vers là où doit se trouver le prisonnier. Nouveau bruit de chaine, et bruit du cuir qui grince. J’ai désormais la place pour rentrer. Je rentre. Immédiatement, je regarde à ma droite. Face à moi, à 2 mètres, à demi allongé sur la paillasse, le prisonnier est là. Malgré la pénombre, je distingue nettement la chaine, la camisole de cuir. Il porte aussi un pantalon de cuir et une paire de rangers. Sa tête est enfermé dans une cagoule de cuir souple, je perçois de boutons pressions au niveau des yeux. Il y a un masque. Comme je l’avais plus ou moins deviné, au niveau de sa bouche sort un tube en caoutchouc d’une dizaine de centimètres de long : un bâillon, également clipsé à la cagoule. Pas un centimètre de peau n’est visible. Je l’entends respirer rapidement. Il sait que je suis là, mais il doit être surpris que quelqu’un arrive par cette porte. Je l’imagine pétrifié. Sans défense. Il n’ose bouger. Moi non plus. Je sens le sang affluer dans ma bite, je sens mon cœur battre entre mes jambes. La chaine est plutôt courte, même s’il se lève il pourrait à peine m’atteindre. Puisqu’il est masqué, je décide de rallumer ma lampe.
Sitôt allumé, je vois le prisonnier bouger la tête d’un coté à l’autre. Il a perçu la luminosité, il cherche à localiser à l’oreille la source. Poor little boy. J’esquisse un sourire. Je ne sais pas ce que je vais faire, mais je me sens tout puissant. Et très excité. Je balaie rapidement la pièce. J’avais bien vu pour les poutres. Il s’agit de traverses récupérées dans le hangar, et levées verticalement. 2 contre le mur face aux fenêtres, deux autres sur le mur du hangar. Elles sont reliées à hauteur de la tête, par des barres de fer formant un rectangle puis tout en haut, deux autres barres se croisent. Entre les deux traverses plaquées au mur coté hangar, des tubes métalliques sont enfichées horizontalement, tous les 10 centimètres, sur toute la hauteur. L’ensemble occupe bien un tiers de la salle. Un peu plus loin, sous la fenêtre par laquelle j’ai découvert la cellule, il y a une caisse en fer, genre cantine militaire. Au sol, trois autres traverses empilées, une autre est relevée dans le coin face à la fenêtre, avec plusieurs autres tubes métalliques. Des nouveaux aménagements à venir, me dis-je en ricanant… Alors que derrière moi :
- Huummgg… hummmff ?...
Le captif se manifeste par quelques grognements interrogatifs. Il doit se demander ce qu’il se passe. Je me retourne, braque la torche sur lui.
- Mmmumgg ! Humg...
Tu peux toujours geindre ou grogner, va… Je termine mon examen de la pièce, ton tour viendra. Je veux d’abord savoir ce qu’est ce gros rouleau noir posé dans le coin, à coté du coffre. En me baissant pour passer sous les barres métalliques, je vais voir. Du caoutchouc, au moins un millimètre d’épaisseur, en rouleau d’un mètre et demi de large. Ouais, les travaux de la playroom ne sont pas achevés, visiblement… La cantine en fer n’est pas cadenassée. Je me baisse pour soulever le couvercle et dirige le faisceau de la torche vers l’intérieur. De nouveau, je souris. De nouveau, le sang bat à mon entrejambe. Des chaines, des entraves en cuir et en latex pour les mains, les chevilles. Je fouille un peu. Masque à gaz, bâillon, cravache, martinet. Héhé, voila de quoi s’occuper… Le fond semble tapissé de cuir, jusqu’à ce que je réalise qu’il y a là un sling, plié. Alors que ça grogne à nouveau à ma droite, je me dis qu’il doit passer de bons moments, ici… Je referme le couvercle qui s’abat dans un bruit de tôle. Je remarque alors contre la traverse à proximité de la porte du hangar, deux masses sombres au sol. Je dirige la torche et découvre deux batteries. De l’une d’elle part un fil qui grimpe le long de la traverse. Oh… tout confort, me dis-je, il y a même l’électricité… Pendu à un crochet en haut de la poutre, je remarque un genre de lampe de chantier. Il y a même un petit interrupteur sur le fil. Je l’enclenche. Une lumière jaune-orange éclaire péniblement le lieu. C’est toujours mieux que ma torche.
- Mmmumrrgg !! Le voila qui s’énerve ! Il bouge ses bras enfermés dans la camisole, secoue la tête, faisant cliqueter sa chaine. Une jambe repliée, l’autre encore allongée. Je m’approche en souriant. T’inquiètes pas mon gars, je vais m’occuper de toi !